La voie est libre, tel était le précepte que s'était donné Tim Frager pour "mener à bien" ou "mal-mener" la carte blanche laissée par Nicolas d'Hautefeuille. Car ce n'est pas commun, dans une vie d'artiste, une expérience comme celle-ci. Si les collaborations sont légions, les interventions-sabotages-recouvrements sont plus rares. De mémoire, nous n'en connaissons pas. Rares sont les artistes qui ont le courage de donner leur travail "en sacrifice" aux mains d'un autre forcément fébrile d'un tel cadeau...Et bien, merci Nicolas d'Hautefeuille pour cette intelligence du dialogue qui a fait qu'hier soir nous avons pu jouer avec non pas un artiste mais deux, pauvres regardeurs duchampiens qui ne savions plus qui était la poule et qui était l'oeuf. Et Bravo à Tim d'avoir relevé ce défi et de nous avoir embarqué, le temps d'un soir d'avril pourtant humide et grêleux, dans un bateau ivre aux douces odeurs de métissage et de canne à sucre.