Nouvelle parution de Teiki dans le SURF SESSION de juin avec un long article très documenté sur les planches courtes.
La photo en double page est de Christophe Naslain.
La séquence complète de cet aérial parfaitement replaqué (bravo à Teiki et aussi au photographe!):
Dans l'article sur les planches courtes, des shapers sont intervenus pour donner leur avis technique, voici l'intégralité de l'interview de David:
- Comment évolue la demande sur ces planches courtes ?
Il y a vraiment une demande croissante sur ces planches. Avant, la moyenne des planches courtes se situait aux alentours de 6’0 / 6’2; avec des modèles comme les EVO PRO, on est plus entre 5’5 et 5’9. En effet, en partant de l’idée que les 10-15 derniers cm du nose, jamais en contact avec l’eau, ne jouent pas de rôle véritablement indispensable dans les propriétés d’une planche, ces modèles se défont du nose traditionnel.
Le principe de l’evopro est que les côtes de la planche habituelle du surfer sont reprises: largeur, épaisseur, maître bau (wide point qui correspond à la partie la plus large de la planche), rocker et lift, tandis que la longueur est raccourcie au niveau du nose de 2 à 6 pouces, ce qui donne un outline plus arrondi. Le résultat est bleufant, la planche conserve les mêmes propriétés: vitesse, accroche, rame, mais elle gagne énormément en réactivité du fait de l' allègement du nose. Elle tourne ainsi beaucoup plus court et réagit plus nerveusement.
- Pour vous on parle toujours de fish, ou c’est l’apparition d’un nouveau type de planche?
Non, on est très loin des fishs, c est vraiment un nouveau courant de boards très « fresh » qui n’a rien a voir. Ce sont des boards lights grâce à leur petite taille, avec un point de pivot très différent dû au nose « tronqué ».
Ces planches reprennent les avantages du shortboard classique avec des longueurs de fish . Elles sont très polyvalentes contrairement au fish : on peut surfer 1m clapot ou 2 m glassy. Ces planches peuvent tenir le creux, faire de belles courbes et permettrent de nombreux tricks aériens.
Leur grande manœuvrabilité rend les rotations beaucoup plus faciles, leur taille courte en accentue la radicalité. L’allègement du nose leur donne beaucoup plus de « pop », ce qui dynamise les airs et autres varials, mais on se rend compte aussi que nos bons vieux rollers passent beaucoup plus facilement : les courbes sont plus serrées et l’on peut surfer d’autres parties de la vague.
- Que proposez vous dans cette gamme ? Comment évoluent vos shapes ?
On peut décliner ce genre de planche de 1000 façons… mais l’idée principale est de diminuer la taille en gardant un wide point basé sur une longueur de planche plus grande.
Le modèle Evo pro marche vraiment très bien, et les retours, que ce soit ceux des team riders ou des autres surfeurs, sont vraiment unanimes. Tous ont la sensation de gagner en réactivité et en manœuvrabilité, de tourner plus facilement sans perdre de drive ni d’aisance à la rame.
On peaufine ce style de shape en les testant avec nos team riders, notamment Teiki qui surfe actuellement une evopro en 5’6x 18’’1/4 x 2’’1/4 et cela dans toutes les conditions : du gros tube indonésien au beach break poussif thaïlandais, en passant par les vagues consistantes du North Shore hawaïen cet hiver. Son quiver a vraiment évolué nettement vers une prédominance de ce type de shape, type de shape qui lui a permis en retour de progresser encore dans son surf.
- Jusqu’à quelle taille peut-on descendre ? Comment choisir les bonnes côtes?
On se rend compte de plus en plus que l’on peut vraiment diminuer les cotes ; par exemple, en passant sur un modèle evopro, un surfeur habituellement en 6’2 pourra descendre en 5’8 sans problème en conservant la largeur et l épaisseur de la 6’2.
On travaille en ce moment sur des modèles appelés « Baby », encore plus court, aux alentours des 5’0 (en augmentant légèrement la largeur et l épaisseur) qui ont l air de faire leurs preuves.
-Je finis en te demandant quelques précisions concernant nose et outline:
Je vois que tu proposes pas mal de planches aux formes bien arrondies, ça passe bien auprès du public maintenant ? Quel intérêt une fois dans l’eau ? Quel compromis chercher entre le pointu d’un shortboard et la largeur d’un retro fish ?
Il est certain que ces nouveaux outlines rentrent de plus en plus dans les mœurs, et que les surfers les ayant goûté ont du mal à revenir en arrière. Ce style d’outline permet d’avoir une planche plus courte tout en gardant une flottaison identique, une rame aussi facile et une bonne stabilité. Le wide point se trouvant plus haut sur l’outline, le poids de la planche semble mieux réparti et cela facilite la manœuvrabilité de celle-ci.
Les standards changent, l’émergeance de ces nouvelles planches signe, à mon avis, une ère nouvelle qui hybride le shortboard classique et le retro fish, en un compromis plus qu’intéressant . Il suffit de regarder du côté des quivers des surfeurs pros : leurs planches raccourcissent et s’arrondissent .